La Brèche est désormais hébergée par les éditions Météores (depuis le numéro 5) et dès lors disponible en librairie via Hobo-Makassar. La Brèche reste un projet indépendant des éditions.
Comité éditorial : Eleni Alevanti, Lara Apraxine, Déborah Brosteaux, Léonor Laloy, Frederick Galbrun, Lola Massinon, Romane Berns, Louis Perilleux, Loïc Manche, India Sidgwick, Renaud-Selim Sanli.
Graphisme : Léa Beaubois
La Brèche est une revue d’enquêtes bruxelloise sur les lieux d’enfermement et leurs mondes. Son approche est activiste : elle n’a pas pour vocation de dégager le « vrai » point de vue, mais bien de transmettre et de relier entre elles une pluralité de perspectives, de construire des prises critiques sur les logiques carcérales, et de rassembler les voix de celles et ceux qui leur résistent.
Les textes recueillis ne se répondent pas forcément, et peuvent même se contredire. Ce n’est pas une erreur de choix éditorial. Mais une volonté de ne rien oublier, de ne rien amoindrir. Ces différences de perspectives soulignent la complexité de l’objet traité, le système carcéral, et les manières de le cerner. Tous les contributeurs et toutes les contributrices — détenus, ex détenues, associations, théoriciens, chercheuses, activistes, travailleurs carcéraux, conteuses — ont été confrontées à la violence du système pénitentiaire. Tous et toutes sont critiques, mais chacune l’est selon une position propre et sans aucune équivalence possible. Cette différence des perspectives permet, chaque fois, un déplacement du curseur selon la manière d’être en prise avec le monde pénitentiaire.
Notre tâche est portée par la critique des politiques pénitentiaires, mais nous ne pouvions nous arrêter à la dénonciation. Celle-ci a sa force, mais s’arrête bien souvent aux portes des prisons. Multiplier les prises, et les manières de les dire, nous permet de mettre en avant « ce que peuvent nous apprendre les personnes incarcérées ». À la lecture de ces textes, nous espérons susciter et exprimer comment les personnes incarcérées peuvent concerner celles et ceux qui sont en dehors des murs.
Nous voulons aussi nous adresser aux personnes incarcérées. Faire entrer La Brèche dans ce monde clos, oublié, invisibilisé, qu’est la prison. Mais ce n’est pas pour apprendre quelque chose aux personnes détenues et à celles qui travaillent dans le monde carcéral. Ce que nous pouvons rendre visible, c’est la possibilité de la circulation très matérielle de leurs manières de dire la violence. Activer ainsi des expérimentations politiques entre le « dedans » et le « dehors ». Finalement, montrer que nous n’oublions pas ce qui se passe derrière les portes fermées de nos prisons, et afficher notre soutien à celles et ceux qui en subissent les violences.
Avec cette revue, nous voulons ouvrir une porte sur le monde carcéral, permettre à chacun et chacune de l’observer, pour questionner son fonctionnement, qui à son tour questionne celui de notre société. Mais il s’agit aussi de montrer que la prison, dans son extrême violence, dans son cadenassage, est un lieu où il peut se passer quelque chose. C’est-à-dire montrer les lieux, les modes sur lesquels les acteurs et actrices se réapproprient leurs capacités d’agir, les lieux où se trament des résistances et se créent des brèches.
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Graphisme : Léa Beaubois.
La Brèche numéro 5, Psychiatrie et carcéral. L’enfermement du soin. 2023
Crédits : Dari Gatti
La Brèche #4, Racisme et criminalisation. Des populations dans le viseur, 2022.
Crédits : Margot Lecomte
La Brèche #3, Prisons fissurées, vécus emmurés : les spatialités de la peine, 2020
Crédits : Anton Henne
La Brèche #2, Des peines et du travail, février 2020.
Crédits : Thomas Piron
La Brèche #1, Genres et sexualité en prison, 2019

Crédits : Dimitri Procofieff